Bien à Bienne : Anarchiste libertaire..verte

Anarchiste libertaire..verte

30/10/2011 | Anarchiste libertaire..verte

Aujourd'hui, ma fille m'a traité d'anarchiste libertaire... verte.
J'ai répliqué en disant que non, non, moi c'est le chaos qui m'intéresse.
A condition qu'on ne tue pas tout pleins de monde pour ça.
Bousculer les règles, changer les lois, faire bouger ce qui stagne depuis trop longtemps.
Et, enfin, lorsque, fatigué par tout ce tremblement, nous aurons faim, alors, je rêve
que nous nous asseyons tous. autour de longues tables, mélangés.
Dans l'épuisement et le retour au besoin primaire et commun de se nourrir, alors, nous n'aurions plus
la force d'imposer nos vieux principes, nos valeurs erronées, nos peurs irraisonnées.
Après la bataille, nos armures abîmées ne diraient plus qui nous étions .
Le Roi et le mendiant mangeant côte à côte, sans que l'on puisse deviner le rôle qu'ils tenaient avant.
Et ensuite?
Une fois rassasié.
Une fois reposé.
Il nous faudrait tout reconstruire.
J'adorerais ça.
On serait comme des enfants en camp de vacances ,
qui arrivent le premier soir dans le dortoir et se demandent à côté de qui ils vont dormir.
Plus de repère autour de nous.
Même pas nos proches habituels.
Automatiquement, nous chercherions des substituts.
Même le souffre-douleur ne laisserait sa place pour rien au monde.
Les groupes se reformeraient, naturellement, autour de personnages charismatiques.
De nouvelles tribus qui bâtiraient des abris à leur image.
Certains se regrouperaient en village.
D'autres, plus individualistes, chercheraient des endroits plus isolés.
L'argent n'ayant plus de valeur, un marteau et ses clous seraient un trésor.
Ceux qui savent les utiliser détiendraient un pouvoir nouveau.
Ceux qui ne savent rien faire seraient perdu.
Et qu'est-ce qui se passerait, à ce moment là?
Moi, je veux croire que les bâtisseurs sont aussi protecteurs et qu'ils n'hésiteraient pas
à mettre leurs bras au service des autres.
Je veux croire que ces autres se remettraient en question et chercheraient comment se rendre utile.
Ne serait-ce que pour pouvoir dormir en sécurité.
Les bêtes sauvages en libertés, des lions dans les alpes!
Ceux qui malgré tout persisteraient à ne rien faire seraient mis à l'écart.
Un nouvel ordre mondial.. mais pas celui qu"ils" avaient prévu.
Et ne sachant rien faire de leurs dix doigts, n'ayant aucun moyen pour soumettre les autres,
plus de munitions dans leurs armes, Kadhafisé.. la haine en moins.
Quand on a plus rien , l'essentiel reprends ses droits et les sentiments deviennent un luxe.
Respirer, boire, manger,dormir.
Une journée à travailler passe vite, ceux qui savent s'organiser se répartirons les tâches pour être plus efficace.
Dans mon histoire idéale, chacun sait faire quelque chose, quel que soit son milieu , son origine, et sa situation sociale.
Dans mon histoire. l'étudiant aisé deviendrait l'apprenti du vieux maçon.
Les jolies clubbeuses privées de vernis à ongle et de cigarette suivraient le beau pêcheur..
Je suis trop romantique? C'est mon histoire!
Les mères se regrouperaient pour mieux surveiller leurs enfants.
Celui qui capturerait une vache serait le héros de la communauté!
Les paysans, les menuisiers, les forgeons, des hommes et des femmes indispensables par leurs savoirs et leurs capacités.
Tandis que les banquiers, les avocats, les juges destitués de leurs pouvoirs redécouvrirais la saveur des choses simples.
Plus de papiers, plus de factures, ..  plus de salaire, plus d'autre obligation que celle de trouver son utilité dans la communauté.
Habitués aux coups durs, les pauvres sauraient rapidement s’accommoder de la situation.
Ensuite, ce serait une question de personnalité.
Dans ce nouveau monde, la punition ultime serait le bannissement.
Les ex-patrons désagréables se devraient d'être aimable pour se faire accepter. N'ayant plus rien à proposer aux autres, ils
n'auraient pas d'autres solutions que de se rendre utile.
Et, toujours dans mon monde, la loi naturelle qui s'instaurerait serait celle du plus faible.
La Valeur principale : protéger les enfants, leur faire la vie la plus belle possible, qu'ils soient le baromètre de la communauté.
Sur ce principe et celui de l'échange de connaissances dans le bien commun.
La qualité de vie.
Amasser pour le seul plaisir d'amasser n'aurait plus de sens. Ceux qui le ferait malgré tout serait considéré comme des originaux, des collectionneurs.
Tant que la liberté individuelle n’empiéterais pas sur la liberté commune.
On discuterais, on chercherais des solutions ensembles et en cas de confusion, on mettrais au point une sorte de pile ou face géant.
Afin de se souvenir que quelles que soit nos croyances, il y a de toutes façon un mystère sur lequel nous n'avons pas de prise.
Alors, peut-être que cela pourrais fonctionner? si chacun était responsable de son comportement et que l'ensemble
au lieu de juger tenterais de comprendre.
Et puis, parce que même si on est dans mon histoire, je me doute bien qu'il pourrais malgré tout y avoir du danger,
ceux qui en auraient la volonté et la capacité organiseraient la sécurité de la communauté.
Voilà, une sorte de mélange entre tribu africaine et civilisation européenne. Avec un conseil de sages, avec la transmission du savoir
aux enfants, la tenue d'un journal qui relaterait tout du fonctionnement de l'ensemble. Afin de s'y référer, afin de se souvenir, afin de tenter d'apprendre de nos erreurs.
-Utopie!!! Délire de blogueuse en mal d’inspiration!!
-Mais pas du tout!!!
-Alors, c'est quoi?
- Ben, je me dis que critiquer, c'est facile.. proposer des solutions l'est beaucoup moins. Sûrement que la mienne est critiquable, mais au moins je propose.
-Tu sais ce que je me dis quand je lis ton histoire?
-Non?
-Que ta fille avais raison.

02:37 Publié dans histoire vraie | Tags : anarchiste, libertaire, verte, utopie, solution | Lien permanent | Commentaires (3) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

l'homme étant le fruit de l'évolution de plusieurs millions d'années à se battre pour survivre, ton rêve est utopique en effet;
ses instincts ancestraux reviendront bien vite,
et quand je lis ,je vois que tu remets une hiérarchie
de plus aucune société n'est viable dans les conditions d'autarcie
donc les échanges seront nécessaires, et l'homme intrinsèquement prédateur recommencera

Écrit par : clara | 30/10/2011

je ne mets pas une hiérarchie, je laisse la liberté aux suiveurs de le rester(suiveurs) et uax meneurs de mener, tant que les autres ont envie de les suivres. Et puis ,j'ai pensé à la sécurité. Et on aura envie d'échanger avec les autres tribus, et comme on aura pas de fortune, tout ce qu'on aura à protéger, c'est nous, et ça, on saura le faire aussi ;). L'instinct de survie à du bon, mon chat aussi est un prédateur, ça l'empêche pas d'être plein d'amour-

Écrit par : Cat | 31/10/2011

l'instinct de survie est ce qui fait progresser les hominidés depuis toumaï ;
on ne peut réduire l'humanité à un manichéisme simpliste , mais l'homme même s'il a de l'amour pour ses proches , n'en reste pas moins un être de pulsions cachées sous un mince vernis de civilisation

Écrit par : clara | 31/10/2011

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