Bien à Bienne : Allez savoir!

Allez savoir!

26/11/2011 | Allez savoir!

Allez savoir..
Me revoilà, toute normale, si on peut dire.
Je regarde un film d'horreur à la télé, et ma vaisselle croupi dans le lavabo.
Comme d'habitude.
La marraine de Choupy est là.
Avec ma fille, elles ont le même langage, et du coup je me sens comme une extra-terrestre
dans ma propre maison.
Bizarre film "Jennifer Body".
Et puis, je mets les info.
Je suis choquée, très choquée par ce qu'à vécu Caroline Sinz, la journaliste de France-2
qui s'est fait agressée sexuellement au milieu de la foule.
Sur la place Tahrir en Egypte.
Je déteste la foule.
Rien n'est plus stupide et aveugle qu'une foule.
Déjà, je n'aime pas trop les groupes.
Vous avez déjà remarqué comme les gens changent, suivant avec qui ils sont?
Ca me rappelle cet algérien, venu en Suisse pour y gagner un peu d'argent en travaillant dans la peinture.
Son patron, mon copain de l'époque, lui avait fourni une chambre, et je lui avait prêté mon radio-cassette.
Il a travaillé donc et est reparti chez lui.
Il était sympathique et tranquille, humble. Ouvert d'esprit.
Puis, lorsque nous sommes allés en Afrique, mon copain et moi, nous lui avons rendu visite.
Ca n'étais plus la même personne.
C'est tout une histoire, mais en résumé, dans le petit village d'El Goléa au beau milieu de l'Algérie,
on traitait les femmes comme des animaux.
J'ai du me déguiser en homme pour avoir la paix.
Mon jeans, mon simple jeans!!était beaucoup trop sexy pour l'endroit.
Alors, on m'a affublé d'une épaisse djellaba de laine et d'un cheche de 3kilomètres,(j'exagère
mais il faut bien plusieurs mètres de tissus pour constituer la foulard traditionnel qui s'enroule
savamment autour de la tête.
Quand je leur demandais à quoi je ressemblais, il me regardaient étonnés :
-A Catherine avec un cheche!
En fait j'avais l'air d'un garçon. Ce qui étais pratique pour eux.
Ainsi, j'avais le droit d'être parmi les hommes du village, d'aller au marché, d'être invité
chez les amis de notre "ami".

Sinon, on restait au camping, on attendait d'autres suisses qui devaient traverser le Sahara
avec nous.
On étais les seuls touristes, dans ce grand camping, ou presque.
Mais derrières les murs toute la journée, les gens se relaient pour nous observer.
On se sentait comme les animaux d'un zoo.
J'ai essayé de comprendre.
J'ai eu la chance de rencontrer des femmes, une après-midi.
Elles ont leur pièce réservée dans la maison, où elles peuvent enlever leurs foulards.
Ce qu'elles m'ont raconté me fait frémir, encore aujourd'hui.
Elles ne sont "rien".
Simplement.
RIEN.
Ca n'est pas moi qui le dit, ce sont leurs mots.
Quand j'ai demandé quels étaient les avantages de leur situation, elle m'ont répondu : aucun.
C'est un long calvaire.
Celle qui est la seule épouse pourrait être la moins mal lotie, comparé à celles qui doivent
se partager un mari. Mais elles sont jalousée, surveillée.
Le système est en forme de cercle vicieux.
Les hommes rabaissent les femmes.
Les femmes se rabaissent en elles.
Elles éduquent leurs enfant comme ça, aussi.
Les petits garçons ont tout les droits.
Ils sont malhonnête avec toutes les femmes, à commencer par celles de leurs famille.
Si la famille est assez riche pour avoir une télé, elle reste dans la pièce des hommes.
Il ne faut surtout pas que les femmes aient accès à l'information.
Quand j'ai demandé aux hommes mariés si ils aimaient leurs épouses, ils ont bien rigolé :
-Ma femme n'est rien . (encore). Juste bonne à faire des enfants.
Et puis, ils m'ont trouvé subversive.
Les femmes que j'ai rencontré se sont auto-dénoncées.
Elles ont racontés à leurs maris notre conversation. Et certaine ont été punies.
Je ne les ai plus jamais revu.

On à traversé toute l'Afrique.
En Tunisie, le sport national est le "pince-fesse".
Je ne suis jamais allée en Egypte, mais il parait que 80% des femmes y ont subit des abus sexuels.
C'est surement plus.
Au Sénégal, la police est venue dans notre maison et un des deux flics m'a touché la poitrine, en disant : "T'es un garçon ?".
Au Sénégal encore, j'ai faillit me faire violée par deux pêcheurs.
Tout le long du voyage, quand j'y repense, à une ou deux exceptions près, on
en voulait, soit à mon porte-monnaie, soit à mes fesses.
Alors, je ne suis pas très étonnée.
Mais je suis toujours révoltée.
De part le monde il y a encore un travail incroyable à faire pour que la femme aie le respect qu'elle mérite.

Revenons à   Caroline.
Elle faisait son travail, rendre compte de la situation.
Vous voyez bien ce que la situation à de stupide?
L'Egypte et les autres pays réclament notre aide.
Sans les journalistes, nous n'aurions pas d'image.
Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour que ça cesse?
Les journalistes devraient être solidaires.
Et ne plus faire de "pub" pour la révolte égyptienne, tant que ce genre de chose se produira...
Mais je rêve.. un pays ou les danseuses du ventre pratiquent leur art dans la honte.
Je déteste cette pseudi morale intégriste.
Regardez ce que ça donne.
Essayez d'empêcher la liberté de l'homme. c'est comme essayer de
faire disparaitre la graisse dans une gaine.
On la compresse, on la déplace, mais on ne peut pas la faire disparaitre.
Et ça joue pour tout, pour l'alcool, pour la drogue, pour la sexualité.
Et plus on réprime, et plus la violence éclate, plus l'injustice se manifeste.
Et ceux qui on du pouvoir du pouvoir, se permettent encore davantage.
Pouvoir des armes, pouvoir de l'argent, pouvoir du nombre.
Heureusement, heureusement...
Il y a des réponses positives à toutes les dérives négatives.
Le pouvoir du nombre permet aussi d'agir pour de bonnes causes.
L'homme à le choix, toujours.
Je me souviens d'une marche blanche, contre la pédophilie.
Quand nous sommes passé devant le Mac Donald, certains se sont échauffés.
Quand on à pas de coupable sous la main, alors, on cherche d'autres cibles.
L'idée fut lancée! "allons-y, cassons tout!".
Mac Donald symbole de l'Amérique capitaliste.
Dans la vérité, self service rempli d'enfants et de travailleurs.
Alors, une voix fluette mais ferme, s'est élevée.
Celle de ma copine Sophie.
"Arrêtez!"
En quelques mots , elle fit comprendre aux excités que cet acte porterais préjudice à la marche.
Et ils l'ont écouté.
Alors, je garde espoir.

07:02 Publié dans histoire vraie | Tags : foule, egypte, journaliste, femme, droit | Lien permanent | Commentaires (2) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

la foule est un fleuve de violence aveugle et sourde
ce n'est que la somme de violences enfouies dans les hommes
tu gardes espoir
je ne sais pas comment tu fais ,

Écrit par : clara | 26/11/2011

Comment je fais? je le tiens bien fort, cet espoir, je m'y accroche fermement et je ne le lache pas- A force, c'est devenu un reflex!

Écrit par : cat | 26/11/2011

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