Bien à Bienne : 11 septembre

11 septembre

12/09/2011 | 11 septembre

11 septembre

Le 11 septembre est un jour mémorable.
Nous savons tous précisément où nous étions ce jour là.
Notre mémoire à imprimé à jamais le choc que nous avons tous ressenti.
Il faudrait être furieusement insensible pour ne pas avoir éprouvé une grande émotion devant ce qui semblait incroyable.
Un avion, suivi d'un autre, qui s'encastrent chacun dans une des deux tours jumelles, les plus haute du monde, symbole de la puissance américaine.
Alors, triste consolation, j'y étais, il y a bien longtemps.
J'avais 18 ans.
Mon rêve, un de mes plus réaliste, mais aussi des plus puissant, c'était : aller à New-York.
Alors, avec ma copine Nathalie, nous avions trouvé un vol pas cher et pour payer notre semaine, je m'étais fait embaucher chez Cartier.
L'usine de montre, à la Chaux-de-Fonds.
Comme visiteuse.
Quand j'ai répondu à l'annonce qui proposait de me former à ce travail, je m'étais fait des idées.
Visiteuse : personne qui va *rendre visite* aux ouvriers pour contrôler leur travail?
Pas vraiment.
En fait, c'est les montres elles-mêmes que l'on visite.. avec un chiffon et un peu de produit alcoolisé.
On nettoie et on cherche les défauts.
Quand on en trouve, on les renvoie au polissage.
Alors.. ce qui est embêtant, c'est que les polisseurs n'aiment pas trop qu'on leur revoie leur boulot.
Mais, que faire, quand on à des bons yeux et qu'on trouve toujours les petits défauts?
Faire `semblant de ne pas les voir ?
Je me souviens sortant de l'ambiance détestable.
Dès que quelqu'un s'absentait, les autres le critiquait.
Bon allez, c'est déjà assez grave comme ça, donc, je disait, que j'avais eu le privilège de monter tout en haut de la tour qui se visitait et de prendre le fameux
ascenseur qui nou y menait en 13 secondes.
Ca faisait l'effet d'un manège, l'estomac ne montait pas à la même vitesse et se retrouvait propulsé une fois arrivé en haut.
Les jeunes filles qui étaient payée pour presser sur le bouton se marraient en voyant nos têtes de touristes.
ensuite,arrivées tout en haut, on a eu de la chance, suivant la force du vent, on a le droit ou pas de sortir sur le toit.
Nous avons donc franchi les dernières marche pour s'y retrouver.
Et là, c'était comme voler en plein ciel, tellement on était haut.
Tout autour de nous des filets de protections pour prévenir les éventuels suicides.
Lorsque j'ai vu les images de l'horreur absolue qui se déroulait sous mes yeux,
j'ai pensé aux jeunes filles, dans les ascenseur.
Hier soir, en revoyant l'incroyable document des frères français qui s'étaient retrouvé au coeur du drame en filmant les pompiers;
j'ai été frappée par le fait que les lifts étaient inutilisables, et qu'ils devaient monter les 80 étages à pied, avec tout leur équipement.
Avec 30 kilos sur le dos, une minute par étage, minimum.. le calcul est vite fait.
Et j'ai repensé aux jeunes filles., dans les ascenseur bloqué.
Prise au piège de la mort atroce, peut-être sans savoir ce qu'il se passait.
Et les gens qui préféraient sauter.. qu'auriez vous fait, à leur place?
C'est peut-être idiot ce que je vais dire, mais si seulement il y avait eu des parachutes...
le genre qu'on utilise pour sauter des falaises, pour le base-jumping.. certainement que quelques vies auraient pu être sauvée.
Ce jour là, ma fille se souvient d'être rentrée dans l'appartement en utilisant l'échelle que j'avais posée sur le rebord de la fenêtre du salon
et qui conduisait au jardin.
Lorsque le feu à ravagé mon appartement, c'est par là qu'elle est sortie.
Moi je n'étais pas là, mais depuis, ou que je soie, je ne peux pas m'empêcher d'y penser.. comment sortir si le feu prends au-dessous.
Le feu est terrible. Mais dans mon modeste cas, il n'a ravagé que mon matériel.
C'est ce qui m'a permis de passer cette épreuve, ce que j'avais du plus précieux et de plus irremplaçable a été épargné.
Les victimes du 11 septembre n'ont pas eu cette chance. Ni leur famille, ni leurs amis... des milliers de victimes collatérales que l'on ne peut pas comptabiliser.
Ceux qui refusent de s'attendrir sous prétexte que l'on ne parle pas autant d'autres victimes dans d'autres circonstances et d'autres pays,
n'ont peut-être pas saisi comme chaque vie est irremplaçable. Unique. Qu'on a qu'une seule soeur appelée Mary, un père nommé John, un amour .. une amie..
Perdu à tout jamais par la folie de l'esprit malade qui a conçu cette attaque abominable. Monstrueusement injuste.
Finalement, ce sont nos frères et soeur innocents qui ont péri dans ce supplice géant.
Les jeunes filles dans l'ascenseur attendaient en souriant la fin de la journée.
Elles avaient de longs cheveux et de jolis uniformes. Rouge, dans mon souvenir.. mais peut-être étaient-ils bleus, les souvenirs sont trompeur.
Et heureusement pour elles, ce n'étaient sûrement pas les mêmes.
J'avais 18 ans, c'était en 1985.. Alors, 16 ans plus tard, mes jeunes filles étaient devenue des femmes, sûrement des mères de famille, comme moi.
Et elles aussi ont du penser a celles qui les ont remplacée.
La vie est une loterie qui prends des vies et en épargne d'autres.
Nous sommes tous précieux.
Nous sommes tous passionnants.
Unique.
Comment peux-t-on perdre du temps pour faire autre chose que de s'aimer, en sachant tout ça?
Et ceux qui se sont sacrifié pour une cause, qu'elle soie probable ou non, ils se sont sacrifiés.
Et eux aussi avaient des familles.
Est-ce que leurs mères arrivent à dormir sachant que leurs enfants sont responsables d'une horreur pareille?
Et nous tous aujourd'hui..qui avons assisté, impuissants à ce gigantesque assassinat de masse.
Que nous en reste-t-il? une date, des souvenirs.. mais surement quelque chose en plus .
Nous ne sommes pas coupable,
pourtant
nous avons perdu
encore
une part de notre innocence.

01:48 Publié dans histoire vraie | Tags : 11 septembre, bienne, ascenseur | Lien permanent | Commentaires (4) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

j'aime beaucoup ton abstraction photographique sur cette image avec ton texte !

Écrit par : didier | 12/09/2011

c'est resté en nous comme une cicatrice

Écrit par : clara | 12/09/2011

J'ai trouvé horrible aussi, je l'apprenant sur mon autoradio en route entre Bienne et Pieterlen. Mais en même temps n'oublions pas que nous sommes TOUS frères et soeurs, même avec ces terroristes. Et que le pouvoir du capital (dont le World Trade Center était un haut lieu) a sur la conscience (s'il il en a..) des atrocités infiniment pires que ce qui est arrivé le 11 septembre. Et ça continue...

Mais j'aime l'amour dans ce que tu écris! Bises

Écrit par : rob van wely | 12/09/2011

didier, une abstraction photographique! contente que tu aies remarqué!!!et heureuse que tu me lise!
clara,oui c'est ça, bien résumé.(comme d'habitude tu as toujours exactement le mot juste)
Rob! quelle bonheur de te retrouver sur mon blog, j'avoue qu'avec la fatigue et le tourbillon de ma vie..enfin, ce soir je vais faire un premier article sur toi (eheh!) je viens de retrouver ta carte au fonds de mon sac à Choupette et merci pour ton gentil sms de l'autre jour!! bises à vous trois

Écrit par : cat | 12/09/2011

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