Bien à Bienne : Trop

Trop

10/09/2011 | Trop

Alors alors.. c'est vrai que je suis trop.(mais pas de trop)
C'est vrai que je suis la reine de la gaffe.( c'est génétique)
C'est aussi juste que je peux être tout-à-fait antipathique.
Gonflée.
J'avoue!! Tout! :
Je lis Voici.
J'aime la télé-réalité! (d'ailleurs là, je regarde secret story).
Je dis ce que je pense.
Je change d'avis deux fois dans la même phrase.
Je ne fais pas ma vaisselle tout les jours (mauvaise suisse).
Je m'aime.(pas tout le temps, mais ça m'arrive).
Je déteste la sauce à salade, même celle que vous avez préparé avec amour et tout et tout, je préfère mourir de faim plutôt que d'y toucher,
Pareil pour la salade de pommes de terre et tout un tas d'autres choses que je ne nommerai pas tellement je suis pénible.
D'ailleurs, c'est au point que je ne peux même pas prononcer le nom de certains aliments.
Je découpe mes serviettes en papier en confettis.
Je ne  bois pas d'alcool. (en société ,ça gêne , je vous assure, essayez pour voir , trinquer avec un verre d'eau, ç'est souvent mal vu).
Je n'aime pas les chefs, ni les petits, ni les grands.Sauf les cuisiniers, mais là, encore, ça dépends de ce qu'ils préparent.
J'ai été podophobe, pendant longtemps..là, ça va mieux, mais je fais des efforts.
J'ai des tas de copains et de copines bizarre.
Une anecdote? Volontiers.
Hier, je me promène avec quelqu'un qui est important dans ma vie.
Certes, son look est , comment dire..alternatif..
Disons surtout, qu'il se moque totalement de l'effet qu'il produit, et pour beaucoup, c'est la peur qui prédomine.
Une de ces stupides peur basée sur l'apparence. (coucou Clara!).
Une apparence qui raconte exactement ce qu'il est.
Allez, on va le prononcer ce gros mot?
Marginal.
Et ce n'est pas tout.
Il y a l'attitude aussi. Il ne marche pas, il danse..
il gueule aussi, il chante, il roule à vélo..  tellement au mépris de toutes les règles élémentaires de sécurité qu'on devrait lui retirer son permis de cycle, si ça existait.
Et de ces yeux!!!
Un espèce de bleu électrique particulier, que j'ai adoré tout de suite.
Je le connait par coeur, ses défauts mais aussi les qualités qu'on ne soupçonnerait pas : sa passion pour la broderie fine, par exemple. Ainsi que ses aptitudes au travail.
Sa générosité..
Enfin bref, entre les trous de son t-shirt, il n'y aurait pas assez de place pour les inscrire toutes, mais le fait est qu'il à des qualités rares.
Mais ça.. Daniela (pas ma ptite Daniela chérie, une autre, beaucoup plus c.. euh beaucoup moins tolérante) elle s'en fiche.
Elle nous vois et son regard glisse sur lui comme une limace : en y laissant des traces.
Traces de mépris, traces de dégout, trace de rejet teinté de peur.
Mais moi, je ne m'en rends pas compte tout de suite, d'abord, je vois en elle ce qu'elle est..enfin étais, ma meilleure copine d'école.
Celle avec qui je suis partie en vacances, celle que j'ai soutenu contre l’esclavage forcé auquel elle était réduite par des parents restaurateur, qui l'obligeaient à accomplir
tout les travaux ménagers de la maison et aussi de les aider au restaurant.
Tandis que sa soeur, plus intelligente se consacrait à ses études, elle n'avait plus le temps ni la force de faire ses devoirs, après la cuisine, le repassage et le ménage
pour toute la famille. Grassouillette, boutonneuse, complexée, au point de ne pas sortir, tellement elle en souffrais parfois.
Ses longs ongles laqués au bout de ses gros doigts courts étaient sa seule fierté. Moi j'appréciais tout en elle, sauf ses espèces de griffes inutiles.
On en a passé des heures, des semaines, des années ensemble.
Mais là, en une fraction de seconde, ça a disparu.
Et plus je comprenais dans son mouvement de tête qui faisait "non", que je ne pouvais pas exister aux côtés de quelqu'un d'aussi  infréquentable, et plus, elle aussi disparaissait de ma mémoire.
L'amie qui me faisait écouter ses chanteurs italiens préférés s'en est allé.
Et cette personne, avec son petit chien sans personalité, le pauvre, tellement que je ne pourrais même pas dire de quelle race il était, étranglé au bout de sa laisse, soumis..
Restait la pseudo-perfection de cette peudo-dame inconnue, soignée,mince, bien coiffée, certes, mais si lisse, si dénué de toute trace d'originalité qu'elle en devint invisible.
Et elle disparu, elle aussi.
En même temps, un supplément d'affection pour mon compagnon de route, m'envahit.
Je le remercie chaque fois que nous nous promenons ensemble et que je croise quelqu'un que je connais.
C'est une sorte de baromêtre de la tolérance.
De miroir de l'humanité.
Je suis toujours étonnée de la tolérance que s'applique certaines personnes au vu de leurs propres actions, comme sortir avec un homme marié par exemple...
Par contre, lorsqu'il s'agit des autres, plus démunis financièrement, plus abimés par l'existence, alors là.. ils sont intransigeants.
Finalement, tout le monde est content.
Je ne risques pas de l'approcher à moins de 10mètres.
Personne ne l'as vue en notre dérangeante présence.
Et moi, je sais désormais précisément à qui je n'aurai plus affaire.
Bon, c'est vrai, il m'a fallu un certain temps pour ne plus me soucier de ce que pense les gens, lorsque je me promène en marginale-compagnie.
Même si, moi aussi, j'ai eu dans le passé des looks improbables. Cheveux longs et magentas.. rasés.. bas troués et gilet léopard, crête.. péroxydage intégral..ou presque. :)
Le jour ou j'ai décidé de redevenir plus classique, j'ai senti s'en aller une part de moi importante.
Jusqu'à ce que je comprenne que l'apparence n'étais qu'un costume.
Et j'aime me déguiser.
J'ai découvert aussi, que l'on peut donner l'impression d'être très originale à l'extérieur, et d'être immensément coincé à l'intérieur.
Il faut de tout pour faire un monde.
En conclusion, je dirais que Daniela à raison. Je préfère mille fois son rejet net à une hypocrisie de façade.
Alors, si vous ne m'appréciez pas, ne soyez pas maso, fuyez-moi!
Mais surtout, ne me rendez pas responsable de votre propre incapacité.
Arrêtez de projeter sur moi les films qui ne concerne que vous.
Par contre, si vous vous rendez compte de votre erreur, ça arrive, je vous apprécierai d'autant plus.
Si comme moi, vous assumez vos défauts. Ou au moins vous essayer.. et même , je m'en fiche, dans le fond..tant que c'est supportable .
Si vous êtes capable de rire de vous-mêmes.(très important le rire), mais que vous refusez de vous moquer de ceux des autres.
Si vous comprenez que mon attention sur vous est ma façon de vous aimer.
Si un gros bisous sincère vous sert d'excuse,
Si vous pouvez me regarder dans les yeux et que j'y sente votre affection,
En résumé si l'amitié pour vous c'est d'accepter l'autre comme il est et d'exiger le même retour, tout en étant incapable de blesser volontairement plus faible que vous,
alors... tout est possible.
Je vous aime déjà.

03:01 Publié dans histoire vraie | Tags : trop, apparence, erreur, défauts | Lien permanent | Commentaires (5) | Trackbacks (0) |

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Commentaires

Je n'ai plus de mots mais juste des larmes de joie car pour la 1 ère fois je vois et j'ai entendu des mots qui m'ont rappeler que moi aussi j'étais comme ce marginal, et ça fais du bien d'entendre la réalité, de quel droit est-on permissif de sortir avec une personne mariée mais aussi moqueurs et méchants envers les gens un peu différents .. Moi aussi je suis dans les bonnes rails mais dire que c'est à vie ça c'est une promesse que personne peut tenir .. On le souhaite de tout coeur .. Par contre on a des mains et moi j'aime faire de la peinture ,mon jardin il faut se donner des buts tout comme Catherine qui a enfin compris qu'elle ne sera jamais de trop ,moi aussi je t'aiime fort Catherine !! Mercii

Écrit par : mimi | 10/09/2011

que veux tu que je te dise , sinon que je suis d'accord avec toi

Écrit par : clara | 10/09/2011

Rhââââlala... Ta coupe "pétard"! ;-D Il y a aucun doute, les temps changent, NOUS changeons, les moeurs changent... Mais je ne pensent pas que nos "moi" intérieurs changent. Ni non plus que les peurs, les moqueries découlant de ces peurs et la capacité qu'a "l'humain" de ce mettre des barrières que d'autres franchissent allégrement alors que ceux qui les ont posées se réfugient derrière ne changeront... Quoique! J'ai perdu mes cheveux longs, mais j'ai gardé un peu de mon côté utopiste qui croit que le monde un jour sera paix et bonheur partagé par tous! je rêve encore quoi ;-)

Écrit par : Pat | 10/09/2011

Merci!! mille merci et vous savez quoi, moi qui sais tout je sais que vous avez un point commun toutes les deux que je te trahirai pas
:). Clara, toi en tant que commentatrice officielle tu sais déjà tout ça. Mais Mimi, elle me lit depuis plus récement. et ce fameux sujet des apprences est un thème qui nous est cher :). La j'en ai profité pour aborder la marginalité de plus près. Vive le jardinage et la peinture!!

Écrit par : Cat | 10/09/2011

aaaaaaa je t'ai reconnu! bienvenue chez moi, mon patounet!! eh oui, tu as suivi tout ça. Moi aussi j'ai gardé mon côté utopiste et je crois que l'homme ne change pas, certe, mais il peut toujours évoluer :) gros bisous

Écrit par : Cat | 10/09/2011

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